Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

Professeur d'histoire-géographie depuis la rentrée 2004, j'enseigne depuis 2008 dans un collège du Pas-de-Calais, je suis chargé d'enseignement en histoire contemporaine à l'université de Lille et membre affilié de l'IRHiS.

Docteur en histoire contemporaine de l'Université de Bourgogne, je suis membre du bureau de la régionale Nord-Pas-de-Calais de l'Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie et membre du Conseil d'administration d'Historiennes et historiens du contemporain (H2C). Je suis également membre de la Société française d'histoire politique.

Je suis aussi membre de la Commission exécutive de la CGT Educ'action du Pas-de-Calais, du Secrétariat de rédaction de la revue La Pensée ainsi que du comité de rédaction du Patriote Résistant.

Archives

Mes vidéos de prof

Publié par David Noël

C'est avec beaucoup de tristesse que je viens d'apprendre la disparition de M. Gayot, à l'âge de 67 ans. Gérard Gayot a été un de mes professeurs d'histoire moderne à l'université de Lille III, en 2003-2004. Je me souviens de ses cours de TD de Capes-agrégation sur "La Renaissance des années 1470 aux années 1560". Gérard Gayot faisait vivre ses cours et apportait beaucoup à ses étudiants. Ce grand historien, spécialiste d'histoire économique moderne était un professeur inoubliable. Gérard Gayot était aussi un militant laïc, un syndicaliste enseignant longtemps élu SNESUP dans les instances universitaires et secrétaire de la section universitaire du PCF.
Je tenais à lui rendre hommage en reproduisant ici l'article paru dans Nord-Eclair hier matin. A son épouse, ses enfants et petits-enfants ainsi qu'à ses anciens collègues et amis, je voudrais présenter mes plus sincères condoléances.


Gérard Gayot, professeur d'histoire moderne à Lille III dont les méthodes d'enseignement peu conventionnelles ont marqué des générations d'étudiants nous a quittés des suites d'un cancer.

Pour sûr les centaines d'étudiants qui ont usé leurs fonds de culottes sur les bancs des amphis d'histoire de Lille 3 garderont pour toujours en mémoire les cours d'histoire moderne de Gérard Gayot, sa gouaille, son franc parler et son esprit frondeur. Des cours aux intitulés parfois abscons mais qu'il savait rendre diablement passionnants de sa voix devenue rocailleuse par des années de tabagisme forcené.

Car Gérard Gayot, plus qu'un prof, c'était un personnage qui montait sur l'estrade comme sur une scène, « les cours, les recherches, les projets à l'échelle européenne, c'était son oxygène », témoigne son épouse, Colette.

Et la liste de ses publications est longue comme un jour sans pain, de 1970 et l'article « Serviteurs ou partisans, les francs-maçons ardennais à l'époque du consulat et de l'empire » dans La Revue du Nord jusqu'aux actes du colloque européen organisé, fin 2006, par le centre historique minier de Lewarde sur la catastrophe de Courrières, plus de 35 ans de recherches.

Des conférences même pendant les vacances

Cet Ardennais de naissance n'aura de cesse de se passionner pour sa région, mais il était aussi attiré par l'histoire sous toutes ses latitudes, avec une prédilection pour l'Allemagne et bien sûr pour la période moderne des 17e-19e siècles. En 1991, il publie son titre-phare chez Gallimard La Franc-maçonnerie française au 18e et 19e siècle. Incorrigible, même en vacances, il n'abandonnait jamais son cartable. « Nous partions chaque année dans les Cévennes dans un gîte en pleine nature. Et bien, il trouvait le moyen d'aller donner des conférences dans un temple protestant à côté sur les effets de la Révolution française chez les catholiques et protestants », raconte son épouse.

Accro à l'histoire comme il l'était, ce n'est que le 1er octobre dernier qu'il a pris sa retraite, à 67 ans. « Il a voulu aller jusqu'à cet âge-là pour continuer ses projets avec l'Allemagne, la Belgique, la Tchéquie... », explique son épouse. En 2002, il avait pris la direction de l'Ifresi (Institut fédératif de recherche sur les économies et les sociétés), l'antenne du CNRS à Lille 3. On se souvient de l'expo « Roubaix-Tourcoing, villes lainières d'Europe » qu'il avait réalisée aux Archives du monde du travail en 2005.

Ce laïcard acharné, ancien secrétaire de la section universitaire PCF, a souhaité une cérémonie toute simple. Sa famille et ses amis, ses collègues professeurs lui rendront donc un dernier hommage jeudi à 11h au crématorium d'Herlies, avec la chanson des Canuts qu'il aimait tant chanter à ses étudiants en fin d'année. Plus qu'un chercheur de renom, c'était un prof au grand coeur, capable de sa grosse voix de rebooster un étudiant démotivé après un échec. Rarissime.

A son épouse, ses enfants et petits enfants, Nord-éclair présente ses très sincères condoléances.

Isabelle DUPONT
13 janvier 2009
source : Nord-Eclair
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
Je les deja vu dans le journal !
Répondre